Haïti – Insécurité : Le RNDDH a dressé un rapport « accablant » dans les communes de Carrefour et Gressier

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Port-au-Prince, le 20 Août 2024 – Le P’tit Journal Haïti

Depuis la mainmise de Martissant en début de juin 2021 par la bandes criminelles de Bourgogne et Ti Lapli, ainsi connus, l’entrée Sud de la capitale haïtienne vit totalement sous l’emprise des gangsters patentés, ayant des conséquences très négatives sur les zones et communes avoisinantes. Ce cycle infernale et désastreux a rapidement engendré une crise humanitaire sans précédent malgré la présence des autorités gouvernementales et sécuritaires. Ainsi, le Réseau National de Défense des Droits Humains a dressé, la semaine dernière, un rapport « accablant » de la situation sécuritaire sévissant dans les communes de Carrefour et Gressier, avec la violence systématique des groupes lourdement armés qui terrorisent les citoyens sous toutes formes.

Dans ce document officiel, l’organisme de défense des droits de l’homme a listé un ensemble de massacres, attaques armées, viols, vols, pillages, incendies, suivi de la décapitalisation des « madan Sara » et du déplacement massif des communautés vers d’autres endroits inconnus. Ces actes barbares, selon le RNDDH, constituent de graves violations systématiques des droits des citoyens livrés à eux-mêmes dans un contexte de crise sécuritaire croissante.

Fin octobre à Décembre 2023, les dirigeants du Réseau National de Défense des Droits Humains se disent alarmés par la terreur à Carrefour et Gressier, deux (2) communes limitrophes dans le département de l’Ouest d’Haïti qui sont largement contrôlés par des groupes criminels membres de la coalition Viv Ansanm. Selon un rapport détaillé du RNDDH paru jeudi dernier, les communes susmentionnées sont caractérisées par des massacres, attaques armées, viols collectifs, vols à mains armées, pillages dans les entreprises, incendies des infrastructures publiques et privées, décapitalisation des « Madan Sara » et la forte migration interne et forcée des communautés vers des endroits inconnus. Face à l’abandon presque total des Carrefourois et Gressierois aux mains des bandits notoires, les Responsables de cette structure dénoncent le laxisme et la complicité manifeste des autorités étatiques pour rétablir l’ordre public et la sécurité nationale.

De Janvier à Juillet 2024, le rapport de cet organisme de droits humains a également fait mention de multiples attaques armées et actes de banditisme et de criminalité orchestrés dans les communes de Carrefour et Gressier. « Pour la période allant de janvier à juillet 2024, soixante-six (66) morts [dont quinze (15) femmes et une mineure, quatre (4) policiers et douze (12) personnes âgées entre 60 et plus de 80 ans] ont été recensés, quarante-six (46) femmes et filles sont violées collectivement, kidnappées, intimidées et/ou maltraitées, une dizaine (10) de personnes ont été blessées par balles, deux (200) Madans Sara sont totalement décapitalisées. À cela s’ajoutent les douze (12) postes de péage allant de Portail-Léogâne à Gressier, les recettes journalières dans six (6) marchés publics à Carrefour (Marché d’Arcachon 32, Décathus, Dorisson, Sous-Corossol, Marché Duvalier, Marché haut Saint-Charles), le dysfonctionnement de la Police et des Tribunaux de Paix », a note le dit rapport. De plus, le document du RNDDH a souligné que la Mairie et la Protection Civile de Gressier sont frappées de plein fouet de cette spirale de violence armée et gangstérisée.

Parallèlement, le document de cet organisme non-gouvernemental a évoqué l’utilisation des uniformes policières et des armes de guerre par des groupes criminels qui se sont spécialisés dans le ranconnement des citoyens chez eux (en fonction de leur revenu respectif), le kidnapping suivi de séquestration contre rançon, la destruction des biens publics et privés, l’assassinat et tentative d’assassinat sur des citoyens paisibles, le détournement des camions de marchandises sur la route nationale #2, entre autres, alors que les autorités sécuritaires haïtiennes et la mission de paix non-onusienne sont bel et bien sur le terrain.

Donc, le RNDDH s’en prend à l’arrogance et la violence systématique des gangs armés, aux actions non concrètes des autorités sécuritaires haïtiennes et kenyanes, au renouvellement des flottes de véhicules gouvernementales contre la misère du peuple Haïtien, entre autres. Alors, le RNDDH recommande au Gouvernement haïtien d’équiper adéquatement nos forces de sécurité pour combattre le banditisme et restaurer la paix et la stabilité dans le pays, tout en mettant en place des programmes d’assistance psychologique et de justice sociale au bénéfice des victimes de la violence des gangs armés.

 

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