Les membres du Conseil de sécurité de l’ONU divisés sur le dossier d’Haïti
Suite à la demande du gouvernement haïtien, les membres du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) ont abordé, le lundi 18 octobre 2022, la possibilité d’envoyer une force internationale en Haïti. Cette réunion n’a débouché sur aucune décision, car certains membres dudit Conseil ont des positions différentes sur le dossier.
Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a réitéré son appel à l’envoi d’une Force armée internationale pour libérer le terminal pétrolier de Varreux, bloqué par des gangs depuis environ deux mois. De plus, il qualifie de dramatique la situation la situation d’Haïti. ‹‹ Le terminal de Varreux est bloqué par les gangs, empêchant ainsi la distribution du carburant. Sans carburant, il n’y a pas d’eau alors que le choléra dont le traitement nécessite une bonne hydratation a récemment ressurgi ››, a déclaré M. Guterres devant la presse.
En ce sens, les États-Unis et le Mexique ont travaillé sur deux résolutions, visant à contrer la violence des gangs qui a entraîné la paralysie du pays. L’une « autoriserait une mission non onusienne internationale d’assistance pour la sécurité afin d’améliorer la situation sécuritaire et de permettre de délivrer l’aide humanitaire », a rapporté le journal Le Devoir, citant l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield lors du Conseil de sécurité.
Cette résolution proposera une mission non onusienne limitée, cadrée avec attention, et menée par un pays partenaire avec une expérience importante et nécessaire pour qu’un tel effort soit efficace. Les États-Unis allaient réfléchir à la meilleure façon de directement soutenir, permettre, et fournir des ressources à une telle mission, a-t-elle poursuivi.
De nombreux pays ont soutenu cette option. Par contre, plusieurs autres pays dont la Chine et la Russie ont exprimé des réserves sur cette option. Ces derniers ont pris en compte les différentes manifestations organisées en Haïti contre une possible intervention étrangère.
« Alors que le gouvernement manque de légitimité et est incapable de gouverner, l’envoi d’une telle force d’action rapide aura-t-il le soutien des différentes parties en Haïti ou fera-t-il face à de la résistance, voire provoquera-t-il des confrontations violentes avec la population ? », dit le représentant chinois Geng Shuang.
La Chine a cependant soutenu, avec quelques changements demandés, à une deuxième résolution en préparation qui prévoit la mise en place d’un régime de sanctions contre les gangs et leurs commanditaires.
Quant à la Russie, elle a rejeté ces sanctions, dénonçant un processus fait « à la hâte ». Le représentant russe, Dmitry Polyanskiy, ainsi appelé à peser toutes les conséquences d’envoyer des contingents étrangers, jugeant « inacceptables les interférences dans le processus politique haïtien de la part d’acteurs régionaux connus qui considèrent le continent américain comme leur arrière-cour ».
Aussi, faut-il rappeler que, selon l’arrêté publié par le gouvernement national, cette éventuelle Force internationale spécialisée et armée aura pour mission de, entre autres, stopper sur toute l’étendue du territoire national la crise humanitaire causée par l’insécurité résultant des actions criminelles des gangs armés et de leurs commanditaires.
Le P’tit Journal Haïti
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