Haïti : 15 ans après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010, où sont-ils passés les conséquences ?

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Port-au-Prince, le 12 Janvier 2025 – Le P’tit Journal Haïti

Par Jean Junior LATIS

Le 12 janvier 2010 reste une date traumatique pour Haïti, un tournant où la terre a tremblé, faisant voler en éclats des milliers de vies et révélant au monde une réalité insoutenable. Selon les données officielles publiées par le gouvernement haïtien d’alors, plus de 230,000 morts, des centaines de milliers blessés et un demie million de sans-abris. Ce jour-là, Haïti, déjà vulnérable, a vu ses failles économiques, sociales et institutionnelles exposées comme jamais auparavant.

Un pays à terre, mais depuis combien de temps ?

Le séisme de magnitude 7.0 sur l’échelle Richter a frappé un pays déjà accablé par la pauvreté chronique, une mauvaise gouvernance et des infrastructures précaires. Était-ce une catastrophe naturelle ou le résultat de décennies d’indifférence envers les besoins fondamentaux de la population ? Pourquoi un pays qui se trouve sur une ligne sismique n’avait-il pas de plan d’urgence ni de bâtiments construits selon des normes antisismiques ? Cette tragédie n’a pas seulement détruit des bâtiments ; elle a révélé l’échec des élites locales et internationales à anticiper et à atténuer les risques.

L’aide internationale : opportunité ou piège ?

Le monde entier a tendu la main à Haïti après le séisme, promettant de reconstruire en mieux (« Build Back Better »). Des milliards de dollars ont été promis, mais où sont passés ces fonds ? Des projets de grande envergure, souvent déconnectés des réalités locales, ont échoué à redonner espoir aux sinistrés. Les États-Unis d’Amérique, le Canada et La France avaient fait de nombreuses promesses [fallacieuses ou non tenues] aux dirigeants de ce pays caribéen, en vue de le reconstruire dans les plus brefs délais. Mais, tout le monde en connaît l’histoire ! Par ailleurs, les organisations non gouvernementales (ONG) ont souvent été accusées de gaspillage, de manque de coordination et même de corruption. Les Haïtiens eux-mêmes ont été réduits au rôle de spectateurs dans leur propre reconstruction. Cet élan humanitaire, bien qu’essentiel, a parfois semblé servir davantage ceux qui l’offraient que ceux qui en avaient besoin.

Et aujourd’hui ?

Quinze (15) ans plus tard, les plaies sont loin d’être refermées. Si des quartiers ont été reconstruits, les conditions de vie de millions de personnes restent précaires. Les bidonvilles prolifèrent, les promesses de logement durable sont restées « lettre morte », et les ressources naturelles du pays continuent d’être pillées. Donc, Haïti semble pris dans une boucle de tragédies marquées par des crises politiques, humanitaires, sécuritaires croissantes et aiguës, y compris des catastrophes naturelles récurrentes. Mais au-delà de ce cercle vicieux, la vraie question reste : combien de 12 janvier faudra-t-il pour que les dirigeants haïtiens et leurs partenaires internationaux prennent enfin la responsabilité d’un véritable changement ? Le séisme de 2010 a été un signal d’alarme. Quinze (15) ans après, le pays semble toujours attendre que les consciences se réveillent.

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