Cap-Haïtien, le 15 Août 2024 – Le P’tit Journal Haïti
Par Samuel JOSEPH
Dans un contexte de crise multidimensionnelle, Haïti a célébré, hier mercredi, les deux cent vingt-trois (223) ans de la Cérémonie du Bois-Caïman, considérée comme le point de départ de la Révolution haïtienne de 1804. Cet événement, majeur et significatif, traduit la première révolte collective contre l’esclavage en Haïti, codirigée par la prêtresse vaudou et héroïne de l’indépendance, Cécile FATIMAN, qui s’est réunie avec des chefs d’esclave, le 14 août 1791, à la plantation Lenormand, dans la Paroisse de Plaine du Nord où la rébellion semble avoir été planifiée et organisée. Cependant, l’insécurité grandissante sévissant dans les régions de l’Ouest, l’Artibonite et le Nord-Ouest du pays a impacté négativement le déplacement du public en général et celui des curieux, étudiants et chercheurs venant d’horizons divers. À cela s’ajoute le manque d’enthousiasme et de responsabilités du côté des Ministères haïtiens de la Culture et du Tourisme pour inventorier, restaurer et revaloriser ce lieu patrimoine national, au rang de sa dimension historique et glorieuse.
L’insécurité bat son plein où le sud-ouest du Cap-Haïtien est aspergé par les groupes criminels et dangereux opérant dans les départements de l’Artibonite et de l’Ouest qui partagent avec l’ancien Cap-Français la Route nationale #1. Les activités quotidiennes sont au point mort, les citoyens sont pris en otage dans leur propre territoire, le secteur touristique est alors frappé de plein fouet dans le grand Nord et celui du grand Sud. En effet, le 223 anniversaire de la Cérémonie du Bois-Caïman n’a pas pu réunir une foule compacte comme autrefois. Lieu hautement mystique et, pour plus d’un, symbole du premier patrimoine immatériel d’Haïti, cette cérémonie vaudouesque, coprésidée par Duty Boukman (esclave et houngan) et Cécile Fatiman (prêtesse mambo), a une portée à la fois religieuse et politique où les chefs de file de ce mouvement exhortent les participants à la rébellion contre le système pourri des Français existant dans la colonie de Saint-Domingue. Plus tard, le soulèvement s’est déclenché dans la nuit du 21 au 22 août 1791, avec la destruction d’au moins cinq (5) plantations et le massacre de leurs propriétaires blancs avec leur famille, afin de libérer les esclaves de la plus riche colonie française d’Amérique d’alors.
En Haïti, la Cérémonie du Bois-Caïman est considérée comme l’acte fondateur de la révolution et de la guerre d’indépendance. En août 1791, des cérémonies nocturnes vaudouesques ont eu lieu dans ce lieu avec le sacrifice d’un cochon noir. Ainsi notent les historiens et/ou écrivains, le sang de l’animal est bu par des participants à la cérémonie pour les rendre invincibles, mais également pour les lier par un serment. Symbole de l’insurrection contre l’esclavage à Saint-Domingue, cette cérémonie ressemblait des Représentants de toutes les ethnies d’esclaves africains déportés en Haïti qui se sont réunis dans la région du Nord de l’île, sur le lieu-dit du Bois-Caïman sis à Morne-Rouge, première section communale de la Plaine du Nord.
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