Haïti : Le professeur Antoine AUGUSTIN décrit la crise haïtienne à l’esthétique de la mort, au sein de notre société

Port-au-Prince, le 15 Février 2024 – Le P’tit Journal Haïti

Par Samuel JOSEPH

Sur les ondes de la Radio-Télé Métropole, le Professeur Antoine AUGUSTIN a assimilé la crise haïtienne actuelle au résultat de la désinstitutionalisation du pays et de la déshumanisation de notre société. Dans l’exercice de ses fonctions régaliennes, l’État d’Haïti est, depuis l’assassinat de l’ex-Président Jovenel MOÏSE, confronté à des carences politiquement majeures pour assurer la paix sociale et garantir la paix publique et la sécurité nationale, souligne le sociologue Augustin, suggérant toutefois à une action immediate et coordonnée pour cesser de banaliser la violence actuelle qui règne dans le pays.

Désinstitutionalisation du pays.

Lors de sa participation récente à l’émission « Le Point », le Sociologue Antoine AUGUSTIN a vivement déploré la désinstitutionnalisation d’Haïti suite au désordre de nos dirigeants politiques et l’absence d’un projet de société viable et effectif. Depuis le 7 juillet 2021 marquant la disparition brutale de monsieur Jovenel MOÏSE par un commando composé d’Haïtiens, Américains et Colombiens, l’Exécutif haïtien est illégalement et illégitimement exercé par un Premier Ministre jugé incapable de juguler la crise sécuritaire, politique et humanitaire actuelle. À cela s’est préalablement ajoutée l’inexistence du Parlement, organe de contrôle et de censure des actions gouvernementales.

Selon le Professeur Augustin, l’absence d’un équilibre de ces deux (2) pouvoirs politiques a évidemment conduit le pays dans l’anarchie et le désordre où des nominations et/ou des révocations au sein des appareils étatiques ont été entachées d’inconstitutionnalité et/ou de l’illégalité, ce qui viole le principe fondamental de la séparation des pouvoirs. Cependant dit-il, un consensus politique et un compromis historique s’avèrent nécessaires et urgents pour revenir à l’ordre social et démocratique tant attendu. Il a aussi fait mention des problèmes liés à la fin des mandats de certains juges au sein des tribunaux civils et administratifs.

Déshumanisation de la société haïtienne.

En Haïti, la crise sécuritaire est complexe et demeure instable en raison de la mauvaise compréhension ou d’un manque de volonté manifeste de nos dirigeants. Ce cycle infernale existant depuis quelques années, traduit un handicap majeur pour le développement de nos potentialités et la croissance de notre économie via des investissements indirects et indirects. En effet, le Sociologue haïtien s’en est catégoriquement pris aux violences armées et gangstérisées qui sévissent notamment dans les départements de l’Ouest, de l’Artibonite et du Nord-ouest.

Des gangsters et alliés, rappelle maître Antoine AUGUSTIN, ont indexé dans le rançonnement, le massacre et la décapitation des membres de la société, ce qui est une pratique inhumaine et révoltante. Il faut aussi souligner le cas des déplacés forcés sous des incendies et des balles assassines, et celui de pillage et de vandalisme des édifices publics et des propriétés privées aux yeux du monde entier. Donc, il s’est interrogé sur le regard passif et/ou complice des autorités illégitimes actuelles face aux exactions criminelles des gangs armés pour le contrôle des territoires et la destruction du pays.

Haïti est plongée dans une crise sans précédent où les acteurs nationaux peinent d’en trouver une issue, malgré les efforts de certains groupes sociaux. Cette crise multidimensionnelle met à nu les faiblesses criantes de nos élites, alors que la société s’effondre dans le désespoir total en fuyant leur misère atroce et leur souffrance vers d’autres pays de l’hémisphère, sans connaître véritablement leur destinée.

Face à ce constat alarmant, le Professeur des universités a plaidé en faveur de la reconstruction sociale et institutionnelle d’Haïti, considérée comme la seule voie possible pour redonner l’espoir aux citoyens et rétablir l’ordre public et la sécurité nationale. M. Antoine AUGUSTIN exhorte la société haïtienne tout entière à une prise de conscience collective pour sortir le pays de son marasme actuel. Il dit croire encore à la renaissance de notre Chère Patrie où ses dignes filles et fils vivront décemment et avec fierté !

Le P’tit Journal Haïti