Sud-Est : Dénonçant leur mauvais traitement, les détenus appellent au secours dans la Prison Civile de Jacmel

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Jacmel, le 21 Juin 2024 – Le P’tit Journal Haïti

Par Samuel JOSEPH

La situation est chaotique pour les détenus de la Prison Civile de Jacmel. Dans une lettre conjointe publiée en Créole haïtien dont une copie est parvenue à notre salle de rédaction, les prisonniers sont dénoncent leurs mauvaises conditions de vie à l’intérieur du centre carcéral. En ce sens, ils interpellent les autorités étatiques, les secteurs organisés et autres à pencher sur leur cas où certains d’entre eux ont déjà passé entre cinq à douze (5 à 12) ans incarcérés sans connaître leur juge naturel. Ainsi, les prisonniers assimilent cette prison civile à un lieu d’humiliation et de déshonneur où les autorités ignorent l’innocence présumée de chaque individu. Tout en dénonçant leur condition carcérale, ils demandent aux autorités policières et judiciaires de leur venir en aide urgemment car ils estiment que leurs droits sont totalement bafoués.

La Prison Civile de Jacmel devient un lieu de l’enfer pour les détenus actuels, dénonçant énergiquement leurs conditions de vie et d’incarcération. « Pas de nourriture. Pas de lit ou lits très inappropriés. Bon nombre d’entre nous avons déjà eu entre cinq à douze (5 à 12) ans incarcérés sans connaître respectivement notre juge naturel », peut-on dans cette lettre en créole Haïtien. Par cette lettre, les prisonniers font appel à la conscience des autorités étatiques, aux défenseurs de droits humains, à l’église, à la presse et autres pour y intervenir dans le plus bref délai. À en croire les plaignants, plusieurs détenus ont été appréhendés, puis incarcérés injustement, alors qu’ils sont innocents des faits que leur sont reprochés. « Otorite yo, eske nou kapab gade yon moun nan je epi pou nou rekonèt li se yon moun ki koupab, non se pa vre yon moun kapab arete pou yon dosye poutan li pa konnen anyen ladanl yo repwoche men li pa koupab vre », ont-ils écrit dans leur correspondance commune.

Entre temps, les prisonniers ont accusé certains responsables de la Prison Civile de Jacmel dans des cas d’assassinats et/ou tentative d’assassinat sur leur personne. Ils pointent du doigt le nommé Lorvenson accusé de maltraitance et de tuerie à l’encontre des détenus. « E nap mande sekou ankò pou yon chèf nan prizon an ki rele Lorvenson ki fini touye pifò nan prizonye yo. Oh oh oh sekou, pitye pou nou, nou pa kapab ankò. Sekou Komisè yo, sekou laprès, sekou moun Sidès yo, sekou pou nou menm prizonye yo… Lorvenson se yon Chèf depòs, misye touye plis pase 10 detni anba baton. Malgre yo retirel nan pòs sa, li chache lòt chimen poul ka fini ak nou », ont-ils évoqué dans leur lettre ouverte. Enfin, les prisonniers réclament un diagnostic médical à l’intérieur du dit centre carcéral afin d’identifier les personnes malades ou pas.

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