« Ce n’est pas à l’OEA de fixer la date de la fin du mandat de Jovenel MOÏSE », argumente le sociologue Jean Rony GUSTAVE.

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Mardi 2 Juin 2020 – Le P’tit Journal.
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Par Samuel JOSEPH

Juriste, Anthropologue et Sociologue de formation, Doctorant en Ethnologie et Patrimoine et Enseignant-Chercheur à l’Université d’État d’Haïti (UEH).
Jean Rony GUSTAVE a recadré le Communiqué de presse de l’Organisation des États Américains (OEA) daté vendredi dernier où l’on a fixé la date de la fin du mandat de Jovenel MOÏSE jusqu’à 7 février 2022. L’organisation hémisphérique a ses limites et doit cesser d’interférer dans les affaires internes d’Haïti, a martelé l’Anthropo-sociologue Jean Rony GUSTAVE, défendant que l’article 134-2 de la Constitution de 1987 amendée a prévu que le Chef de l’État Haïtien devrait partir le 7 février 2021. Cette entité internationale a prouvé, une fois de plus, qu’elle est au service de ce pouvoir anti-populaire et qu’elle n’est pas au-dessus des Lois internes du pays, a-t-il avancé.

Lors d’une interview exclusive accordée dimanche dernier au média en « Le P’tit Journal », le Professeur des universités haïtiennes a, par ailleurs, invité les membres et proches du pouvoir en place à lire et relire les articles 134, 134 bis, 134-1, 134-2, 134-3, 149, 149-1 et 149-2 de ladite Constitution pour ne pas induire en erreur le locataire actuel du Palais National ni plonger le pays vers le chaos politique après le 7 février 2021. L’élection présidentielle ayant conduit monsieur Jovenel MOÏSE au pouvoir avait été commencée en 2015 puis aboutie en 2016, a expliqué cet Enseignant-Chercheur, ayant fait savoir au public que l’article 134-2 est trop clair pour être débattu en ce sens. Dans une rhétorique très dure, le juriste suscité a prévenu aux responsables de l’OEA que le peuple Haïtien les montrera son degré de maturité et son refus de cautionner cette ingérence grossière.

P.J – 7 février 2017 – 7 février 2022, ça donnera exactement cinq (5) ans. Comment pouvez-vous contrédire cette thèse défendue par le régime au pouvoir, monsieur GUSTAVE?

J.R.G: S’il est vrai que la durée du mandat présidentiel en Haïti est de cinq ans, des problèmes de violence politique et de violence infrapolique liés à la misère empêchent toujours l’organisation des élections dans des délais raisonnables. Voulant rester au pouvoir un peu plus longtemps et en fonction des problèmes économiques auxquels le pays faisait face et fait toujours face, le Président provisoire Jocelerme PRIVERT n’a pas pu organiser les élections à temps. Ces élections avaient lieu en novembre 2016, et les résultats publiés entre fin décembre et début janvier 2017. Ce qui a permis au Président Jovenel MOÏSE d’entrer en fonction le 7 février 2017.

P.J. – Le mandat présidentiel en Haïti est de cinq (5) ans. Mais, vous avez évoqué dans vos analyses la date du 7 février 2021 pour que le Président parte.

J.R.G: Comme nous venons de le dire, étant donné que la durée du mandat présidentiel est de cinq ans, le président devrait laisser le pouvoir le 07 fév 2022. Mais, l’article 134-2 de la Constitution l’oblige à laisser le pouvoir le 07 fév 2021. Cet article stipule:  »Le Président élu entre en fonction le 7 fév suivant (qui suit) la date des élections. Au cas où le scrutin ne peut avoir lieu avant le 7 fév, le Président entre en fonction IMMÉDIATEMENT après la validation du scrutin et son mandat est censé avoir commencé le 7 février de l’année des élections. » Ceci étant dit, si nous suivons à la lettre cet article, le Président doit laisser le pouvoir le 7 fév 2021.

P.J- Légitimité ou non du Chef de l’État, comment pouvez-vous expliquer cela à nos internautes ?

J.R.G: Au regard des théories politiques et juridiques, il y a deux types de légitimité: légitimité populaire et légitimité légale. Si nous nous référons au premier type de légitimité ( à savoir la légitimité populaire), le Président devrait partir déjà. En effet, depuis un certain temps, le pays connait des soulèvements populaires de grande envergure qui réclament sa démission. Face à des problèmes socio-économiques graves auxquels la population est confrontée, plus d’un réclame le départ et l’arrestation du Président Jovenel Moïse, impliqué dans des scandales de corruption, dont la dilapidation des fonds de PetroCaribe. N’était-ce pas le soutien interressé de la Communauté internationale ( particulièrement les États-Unis), le Président et son équipe laisseraient déjà le pouvoir.

Le Doctorant en Sciences Sociales à l’Université Laval (Québec/Canada) a soutenu qu’Haïti est un pays souverain et, par conséquent, elle doit résoudre ses problèmes politiques suivant les normes formelles ou informelles existant. Le Président Jovenel MOÏSE doit se courber devant la législation haïtienne qui lui demande de partir le 7 février 2021, date qui marquera la fin de son quinquennat qui hypothèque davantage le développement et la croissance du pays, a conclu l’intellectuel haïtien, Jean Rony GUSTAVE.

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