Économie: « Haïti en présence d’une situation ecœurante », selon Michaëlle PARAISON.
Mercredi 29 Avril 2020 – Le P’tit Journal.
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Par Samuel JOSEPH
Lors d’une interview accordée ce mardi à notre rédaction, l’économiste Michaëlle PARAISON est interpellée par la situation socio-économique d’Haïti. Les preneurs de décision doivent en finir avec la monétisation du déficit public en Haïti, a-t-elle défendu.
En effet, madame PARAISON a déclaré que nous sommes en présence d’une situation écoeurante en Haïti, une situation qui, d’après lui, doit interpeller la conscience de tout un chacun. Elle a expliqué qu’aujourd’hui, nous avons une inflation galopante, soit approximativement 20% en glissement annuel, une dépréciation chronique de la Gourde soit 104 Gdes pour $1US et un déficit budgétaire de 230 millions de dollars US .
En conséquence, les preneurs de décision doivent éviter l’apport de la planche à billets pour financer le déficit budgétaire car, ça ne fera qu’aggraver le taux d’inflation existant, a-t-elle suggéré.
Faudra dire que l’apport de la planche à billets pour financer le déficit budgétaire est une cause sous-jacente de l’inflation, a-t-elle avancé, précisant toutefois que cela va sans nul doute nous renvoyer à la théorie quantitative de la monnaie stipulant que toute augmentation de la masse monétaire ne fait que générer l’inflation or, en Haïti, nous avons déjà eu une inflation à deux chiffres.
« La création monétaire en soi, n’est pas une mauvaise chose dépendamment de son utilisation, elle peut avoir des effets positifs sur les contreparties directes qu’elle peut exercer sur le financement des activités de production, l’utilisation par les banques à des fins de spéculation, en terme d’avantage comparatif, l’importation des produits directement destinés à la commercialisation », a-t-elle aussi soutenu.
La morale de l’histoire, c’est que la monétisation génère toujours de l’inflation parfois, par le biais d’effet externe, a plaidé la jeune économiste haïtienne.
En somme, les preneurs de décision doivent opter pour l’indépendance des administrations publiques afin de parvenir à combler le déficit public ainsi, le recours à la monétisation ne serait plus considéré comme un mal nécessaire en Haïti, conclut l’économiste haïtienne.
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