La capitale haïtienne est assiégée par des gangs armés violents et redoutables

by Samuel JosephSamuel Joseph
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Port-au-Prince, le 21 Janvier 2024 – Le P’tit Journal Haïti

Par Samuel JOSEPH

Port-au-Prince et ses environs sont assiégés par des foyers de gang qui ne cessent de terroriser les citoyens aux yeux et à la barbe des autorités policières et judiciaires du pays. Selon un rapport onusien de l’an dernier, ce cycle infernal et dangereux résulte, en effet, de la puissance des gangsters notoires et de leurs fournisseurs d’armes automatiques en provenance des États-Unis d’Amérique et de la République Dominicaine, avec la grande complicité des élites politiques et économiques haïtiennes. Ainsi, les actes de violences armées sont à la hausse, à travers certains quartiers populaires et autres qui sont bouclés ces derniers jours.

Vendredi dernier, des hommes lourdement armés et encagoulés ont spectaculairement enlevé neuf (9) personnes, dont sept (7) religieuses de la Congrégation Sainte-Anne, à l’intérieur d’un minibus près de l’Avenue Christophe. Il s’agit d’une violation flagrante des droits à la liberté et à la libre circulation de ces citoyens, a réagi la Conférence Haïtienne des Religieux dans une note officielle, profitant de dénoncer avec véhémence la recrudescence de l’insécurité dans ce pays Caribéen. Ainsi, Monseigneur Pierre-André DUMAS appelle toute la société haïtienne à se mobiliser pour exiger la libération « immédiate et inconditionnelle » des otages qui sont privés de leurs proches. « Nous devons mettre fin à ces pratiques criminelles, honteuses qui violent systématiquement la dignité des religieuses se dévouant à l’éducation des jeunes, notamment les plus pauvres et vulnérables dans notre pays », a souligné l’Évêque d’Anse-à-Veau et Miragoâne.

Entre temps, plusieurs endroits dans la région métropolitaine de Port-au-Prince et ses environs ont connu des troubles violentes et des manifestations antigouvernementales suite à l’appel de l’ancien putschiste Guy PHILIPPE se réclamant chef de fil d’une nouvelle  » révolution  » éventuelle en Haïti. Des scènes de violence et de pillage y ont été alors enregistrées et certaines communes ont été en ébullition, avec des rafales d’armes automatiques. La semaine dernière, des tirs sporadiques ont résonné les quartiers de Solino, Bel-Air et ses environs où les citoyens ont lancé des S.O.S. à la Police Nationale d’Haïti pour les venir en aide face aux assauts des gangs armés. À Carrefour, à Mariani, en Plaine, au Bas-Delmas, au Carrefour de l’Aéroport, à Lalue, Croix-des-Missions, Tabarre, Croix-des-Bouquets, entre autres, des heurts et des tueries ont été aussi éclatés où des affrontements entre les forces de l’ordre et des civils armés ont eu lieu.

Par ailleurs, une association éducative locale a recensé plus d’une centaine d’écoles qui sont contraintes de fermer leurs portes en raison de la montée des violences armées dans les communes de Carrefour et Gressier. Monsieur Léo LITHO de l’Union des Parents d’Élèves Progressistes d’Haïti interpelle les autorités éducatives haïtiennes à se pencher urgemment sur les cas de ces écoles et élèves qui sont actuellement en situation difficile et irrégulière pour continuer et boucler leur année scolaire. En ce sens, le syndicaliste exhorte le Gouvernement de facto d’Ariel HENRY à rétablir la sécurité dans le pays pour faciliter le retour des enfants sur le banc de l’école, et la libre circulation des citoyens. Toutefois, le Chef de l’UPEPH entend sensibiliser et conscientiser les chefs de gangs et consorts à déposer leurs armes de pointe pour sauver le pays d’un danger imminent.

Dans la foulée, des agents de la Brigade de Recherche et d’Intervention ont stoppé, le weekend écoulé, trois (3) des quatre (4) présumés bandits armés à la Rue Monseigneur Guilloux qui transportaient une grande quantité de munitions à l’intérieur d’un véhicule privé, en provenance de Grand Ravine vers Bel-Air. En effet, les autorités policières départementales ont annoncé la confiscation du dit véhicule et la saisine des munitions en attendant les formalités légales. Au prime à bord, la Police Nationale d’Haïti affirme la ramification existant entre les bandes armées de Jean-Renel DESTINAT, alias Ti Lapli, à Grand Ravine et de Kempès SANON au Bel-Air. Ces réseaux criminels, selon la PNH, sont accusés dans de nombreux cas d’enlèvement, d’assassinat, tentative d’assassinat, incendie et/ou destruction des biens privés et publics, détournement des camions de marchandises, viol collectif sur des jeunes filles et des femmes adultes et/ou âgées, détention illégale d’armes à feu.

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