Éducation: Les bacheliers Haïtiens livrés à eux-mêmes.
Par Le P’tit Journal Haïti
Lundi 9 Novembre 2020.
En Haïti, chaque année des milliers d’élèves ont bouclé leurs études classiques sans être véritablement orientés sur le plan professionnel ou universitaire. Parmi ces milliers, une minorité d’entre eux ont cependant eu de la chance de continuer leurs études professionnelles ou universitaires, tenant compte de la capacité d’accueil des différentes entités de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et de la précarité économique que vivent leurs parents.
De notre rédacteur en Haïti, Samuel JOSEPH.
La situation des bachelières et bacheliers devient de plus en plus compliquée en Haïti car l’Université d’État d’Haïti n’a pas la possibilité de les recevoir tous, alors qu’ils désirent faire une étude pour préparer leur avenir, peut-on constater. Leurs parents vivant dans une situation économique précaire, sont incapables de les envoyer dans des universités privées ou écoles professionnelles qui ne sont pas très abordables par rapport à leur prix, souvent fois, paraissant très élevé.
Faute de moyens économiques et financiers pour poursuivre leurs études, ces anciens élèves classiques ont souvent pensé au pays voisin pour aller chercher une vie meilleure; d’autres ont fait du Brésil, du Chili leur « El Dorado » pour trouver un gagne-pain. Par ailleurs, l’État Haïtien n’est pas en mesure de mettre en place une vraie formule d’encadrement et d’intégration pour ces jeunes qui sont souvent livrés à eux-mêmes et, du même coup, oubliés par nos dirigeants politiques. « Cette situation que connaissent chaque année nos bacheliers, est désastreuse et même inacceptable alors nous devons pressurer davantage nous gouvernants afin que cela soit changé pour de bon », ont rétorqué l’an dernier plusieurs postulants rencontrés devant les locaux des différentes entités de l’UEH et ses affiliés.
Après leurs études classiques, le nombre de jeunes bacheliers gaspillés ou détournés dans leur rêve, sont nombreux et pourquoi pas incalculables. Souvent fois, ils sont obligés de laisser Haïti illégalement pour aller souffrir dans un autre pays, tout en espérant que leur vie sociale va être changée un jour. Les autorités publiques haïtiennes doivent penser à ces jeunes, à travers une politique publique visant à encadrer et intégrer la jeunesse dans toute sa splendeur. « Faire de la philo ne veut pas dire que tout est terminé », ont scandé plusieurs éducateurs et politologues portoprinciens et capois interrogés au téléphone par notre rédaction. Ces intellectuels exigent à ce que l’État Haïtien prenne vite ses responsabilités pour éviter l’effritement total de nos cerveaux car, disent-ils, Haïti est majoritairement composée de jeunes.
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